Il y a nos pieds sans doute posés sur des galets, nos pieds appuyant, nos pieds glissants et nos jambes écartées. Il y a notre corps tordu qui occupe le plus clair de son temps à ne pas tomber. Il y a nos pensées qui sournoisement nous déséquilibrent. Il y a nos pendules qui nous font croire assez facilement que tout peut encore revenir. Il y a ton existence et il y a la mienne. Toi qui est n’importe qui, n’importe quoi pour moi et moi qui suis n’importe qui, n’importe quoi pour toi. Il y a le goût d’un chewing-gum à la chlorophylle qui soudain nous fait revenir à la vie…
Il y a des jours sans excuse et sans force. S’absenter, simplement s’absenter comme une preuve du possible. Oui, nous portons notre absence en petit pendentif, le cadeau du tout premier jour, et nous caressons son écrin qui ballotte sur nos cœurs. Mon absence, ma tendresse, mon explication, qu’il est doux de te savoir dans les moments de gouffre. Mon absence, ma répudiée, ma généreuse absence, ici ou là-bas, je traine le pas, et j’avance à ta rencontre. Et c’est toi comme toujours qui suggère le chemin.