Tout de même, il existe un coin de terre, là-bas vers le sud. Les pierres, les fleurs, les bêtes et les gens y sont parfumés par la balaguère ce joli vent d’Espagne qui nous vient d’Afrique. Là-bas mon cœur s’apaise aux gargouillis des fontaines et je peux vraiment croire au monde. Une décennie est passée, j’ai enfin pu réaliser ma promesse faite à une petite bergère de plâtre de revenir vers elle … Je lui avais dit, si tu peux m’aider, d’une façon ou d’une autre, bien sûr si tu as le temps …
Parce que je crois que nous arrivons en nos contrées, je veux dire dans cette vie, avec un carnet de rendez-vous bien rempli. Je veux dire que nous sommes espérés. Et chaque parent devrait le crier à son enfant. Tu es espéré et désormais, partout où tu iras, tu seras attendu. C’est ainsi que moi je le dirai à ma fille. Quand elle sera en âge de l’entendre. Dix années ont passé donc et les montagnes nous ont attendu. La bergère est toujours à sa place, dans la fraîcheur d’une église, une brebis à ses pieds. Les églises je n’ai jamais aimé. Il n’y a que là-bas où parfois, j’ose y entrer. Nous nous sommes regardés, silencieusement, j’ai pensé, merci, j’ai pensé, ma fille est au-dehors, elle fait de l’accrobranche à la sortie du village, elle ne sait rien de cette histoire. La bergère a répondu, t’inquiète !
Je ne sais pas comment ça marche. Mais je sens que nous sommes écoutés. Genius Loci. Ou pas. Nous avons des territoires d’écoute. Des lieux qui reconnaissent déjà la légitimité de nos histoires.
Alors j’ai ancré ma vallée à une île vraiment lointaine et tendu un filin entre le pic du Bergons et les tours de Shinjuku, et puis en funambule, j’ai marché dessus. Mais ne raconte pas tout. Enfin, pas comme ça.
J’aime beaucoup ton blog, beaucoup de poésie et de douceur au cœur. Merci
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Merci pour ces quelques mots, ça fait du bien !
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