Jun Horide

 

Jun Horide est un visiteur de l’existence. Il s’arrête volontiers pour observer et photographier les gens, les objets, les détails du quotidien, le monde est son atelier. Quartier de Daïkan-Yama près de Shibuya, un petit jardin public, les enfants d’une école maternelle jouent autour de nous, notre conversation se mêle à leurs rires.

 

D :  En quelques mots, comment te présenterais tu ?

J : Je suis graphiste, en général c’est pour des trucs imprimés, magazines, publicités, catalogues, vêtements.

 

D : A la base tu es un dessinateur ou un infographiste ?

J : Non, un designer qui dessine, un photographe aussi… Donc tout ce que je vois autour de moi, j’en fais mon métier.

 

D : Tout ce qui est visuel, tu peux l’utiliser dans ton métier.

J : Oui, je me sers de tout. Il y a des designers qui ne savent pas dessiner,  qui ne savent pas prendre les photos, moi je peux. Il y a bien sûr les métiers de photographe et illustrateur, donc jusqu’à toucher certaines limites, moi je veux faire les choses par moi-même. Si je manque de techniques pour certaines photos alors je demande à un photographe de le faire. Mais dans la mesure du possible tout ce qui est visuel doit passer par mes yeux et pas par les yeux de quelqu’un d’autre.

 

D : C’est direct ! C’est entièrement ton travail. Et du fait de ces activités de designer,  as-tu l’impression par rapport aux autres gens d’avoir une vie tellement différente ?

J : Non je ne crois pas. Quand j’étais jeune je me disais « moi je suis designer » j’avais un peu la grosse tête ! Petit à petit j’ai changé car tous les gens sont différents, je veux bien respecter tout le monde. Quand je vois des gens dans le métro ils ont l’air ordinaires mais… Je ne veux pas les juger comme ça car on ne sait pas après tout.

 

D : Tu ne veux pas les cataloguer !

: Peut-être que cette personne qui a l‘air ordinaire est très douée en musique.

 

D : Ton rythme de vie est-il différent ? La plupart des gens vont par obligation tous les jours faire un travail qu’ils n’aiment pas… Autour de toi, tes amis sont-ils tous des artistes ?

J : Autour de moi oui. Mais j’aimerais quand même bien discuter avec des gens qui ont des métiers différents. Je suis assez curieux. J’aime bien la vie quotidienne. Je m’arrête au milieu des gens qui passent vite… Je prends des photos dans le métro, dans les stations … Les gens me regardent « il est un peu bizarre », pour moi c’est la vie quotidienne et ça me touche.

 

D : Peut-être que ça te touche car tu es un petit peu décalé, juste ce qu’il faut pour l’apprécier.

: Peut-être décalé oui. Par exemple, je préfère marcher et voir les choses en vrai. Je préfère être ici dans ce jardin plutôt que dans une galerie par exemple. C’est un peu comme pour mon book, j’aime bien mélanger ma vie privée à mon travail.

 

D : Quand je t’entends parler, tu me donnes une idée. J’ai le sentiment que c’est un peu ça un artiste. Pour les autres gens il y a le boulot et ensuite lorsqu’ils rentrent chez eux il y a la vie privée… Cela m’a toujours choqué.

J : Moi aussi !

 

D : Peut-être que pour l’artiste tout est pareil, une seule vie.

: Il y a des règles, il faut que je sois à dix heures au bureau ! Mais même dans le métro je suis designer. Il y a un mot que j’aime bien : « je m’amuse pour mon travail », je m’amuse pour que ça me donne des idées. Je pense que c’est un peu le contraire de la majorité des gens qui travaillent pour gagner de l’argent, pour partir en vacance… Moi je m’amuse pour mon boulot. Ce n’est pas une idée de moi mais lorsque j’ai lu cette phrase cela m’a choqué, je me suis dit « c’est ça ! ». J’ai réfléchis, qu’est-ce que c’est la vie ? Je m’amuse pour mon métier, je sors souvent, pour un but.

 

D : La vie que tu as maintenant, est-ce la vie dont tu avais rêvé avant ou bien avais-tu rêvé de faire autre chose à la fin de tes études ?

J : Pour moi c’était un peu naturel. A leur âge ( JUN désigne des enfants qui jouent autour de nous), j’aimais bien le dessin. Mes parents sont professeurs d’art dans des écoles. Donc chez moi c’était un peu une école de dessin, dans la bibliothèque il y avait plein de bouquins d’art.

Ma mère, c’est un peu le côté traditionnel Japonais. Mon père était hippie, il a voyagé pendant deux ans en Europe. Il est allé en Suède, il pensait que c’était la vie des hippies là-bas ! Quand j’étais petit, il me disait souvent « l’Europe c’est bien, il faut y aller », alors je suis allé en France pour étudier et pour moi c’était naturel tout ça. J’aime l’art et ce n’est pas forcé, c’est naturel. Je remercie mes parents (rires).

 

D : Penses-tu que chaque personne, au fond d’elle porte un rêve, une chose très importante qu’elle doit réaliser dans sa vie ?

J : Difficile. Je pense que oui. Mais il y a des gens qui ne savent pas qu’ils ont quelque chose à l’intérieur… Je le sens. Pour moi-même c’est pareil ! Je cherche ce qu’il y a à l’intérieur de moi ! Qu’est-ce que je peux faire… Je pense peut-être plus que les gens en général.

 

D : Pourquoi ne savent-ils pas ? Ils sont coupés de l’écoute ? Un artiste, même s’il ne sait pas l’exprimer clairement, peut-être qu’il y a quelque chose en lui qui l’oblige à suivre un chemin, même parfois un chemin bizarre… Les autres gens se laissent emprisonnés dans la vie quotidienne ? 

J : Oui mais lorsque je m’arrête pour regarder les gens, de mon point de vue : ils sont heureux ! Pour moi bien sûr, ils pourraient faire plus de choses en utilisant leur imagination, mais je vois ça de mon point de vue. Pour eux c’est bien assez comme ça !

 

D : Fais-tu une différence entre le désir et le rêve ?

J : Le rêve c’est « je voudrais aller sur Mars un jour ! »

 

D : Ce serait l’impossible ?

: Si on le distingue du désir, oui.  Ce n’est pas impossible, mais c’est plus loin que le désir. Le désir est plus accessible.

 

D : Penses-tu qu’en général une personne artiste, créatrice, est quelqu’un de beaucoup plus libre dans sa tête que les autres personnes ?

J : Non, de temps en temps c’est même plus dur que ce que peuvent imaginer les gens. Les gens pensent que les artistes sont libres alors que dans leurs têtes c’est plus compliqué, plus dur.

 

D : Qu’est-ce que ça pourrait vouloir dire « être libre » ?

:  Libre ? Dans mon boulot souvent les gens me disent « toi tu es libre ! ». Par exemple mon patron est allé à Los Angeles et m’a ramené un cadeau, une pierre sur laquelle est marqué : « freedom ». « J’ai trouvé cela pour toi, c’est bien pour toi ! ». Peut-être parce que j’aime bien les filles.

 

D ; Tout le monde aime les filles ! (rires) Mais un artiste ça peut aussi être prisonnier dans son travail. Est-ce que tu as déjà connu cela de ne penser qu’à ton monde jusqu’à te couper des autres ?

J : Oui ils disent que je n’écoute pas les gens ! De temps en temps je suis dans mon petit univers, j’aime bien ce moment… A ce moment là je me sens libre en fait. J’aime bien les gens mais lorsque je rentre dans mon petit univers, je me sens vraiment artiste !

 

D : Maintenant une question difficile. Est-ce que l’on est sur Terre pour apprendre à être libre ? Beaucoup de gens cherchent à être heureux, avoir du plaisir, est-ce que la liberté et le plaisir ça va ensemble ?

J : La liberté la plus grande c’est quand on est mort. Etre heureux c’est facile ! Je vois plein de gens heureux… Et malheureux aussi…

 

D : Alors dis-moi le contraire de la liberté, pour toi ce serait quoi ?

J : Une vie dans une petite chambre noire, tout seul, je ne peux pas rigoler, je ne peux pas voir dehors.

 

D : Pas regarder les filles… (rires)

: Oui c’est ça !! Etre un homme c’est avoir besoin d’une femme.

 

D : Donc pour une femme une vie « prisonnière » ce serait une vie sans homme ? La vie en prison ce serait une vie sans relation ?

J :  Une vie sans amour ! Je cherche l’amour mais sans amour.

 

D : C’est intéressant, tu l’auras voulu ! (rires) Sans amour ou sans désir ?

J : Sans amour ! Je ne sais pas encore ce qu’est l’amour, je cherche toujours.

 

D : Si tu avais un conseil à donner à quelqu’un qui n’est pas artiste, qui n’arrive pas à exprimer les choses qu’il a au fond de lui et qui a une vie un peu monotone, quel serait ce conseil ?

J : Mmmmh… (JUN réfléchit) Penses à quand tu étais petit !

 

D : Pourquoi ?

J : Le Monde était peut-être plus petit que notre monde adulte, mais on a vu tout à l’heure que les enfants sont souvent heureux avec des petites choses… Ne penses pas compliqué, rappelles-toi quand tu étais petit, tu étais heureux même s’il n’y avait pas grand-chose. C’est ça la vie je pense. Ne compliquez pas et la vie deviendra plus simple, plus claire, plus heureuse.

Je réfléchis aux gens qui me disent « toi tu es freedom ». Les amis de longue date qui me disent « toi tu n’as pas changé ». Peut-être que c’est dû à mon caractère, je pense. Je ne veux pas être un adulte. C’est quoi adulte ? Je suis humain c’est tout. Je n’aime pas séparé adulte et enfant, vie privée et vie professionnelle…

 

D : Joli conseil ! Maintenant j’ai une dernière question : Est-ce un besoin vital pour toi de vivre dans une grande ville comme Tokyo ou bien pourrais-tu créer autant de choses si tu vivais à la campagne ? La ville de Tokyo a t’elle une influence sur tes idées sur ton travail, sur ta joie ?

: Oui ça c’est clair. Quand j’ai vécu à Paris cela m’a influencé sur beaucoup de choses. Une fois rentré à Tokyo j’ai pu comparer « à Paris c’était comme ça… » Pour ceci je préfère Tokyo, pour cela je préfère le style Parisien… En plus j’ai vécu aussi dans une petite ville comme Nagoya. Je sais reconnaître mes préférences pour chaque point. Mais pour le métier de graphiste, je pense qu’on a besoin de voir des choses, d’écouter des choses, tout cela aide pour le travail. Avec la mentalité d’un enfant j’ai besoin de voir des choses autour de moi. Voir des bons films, par exemple c’est plus difficile dans une petite ville.

 

D : Rester enfant le plus possible, je retiens ton conseil ! Merci.

 

 

堀出隼は、好奇心を持って人生を楽しむ。とかく、人や物や日常の小さな事柄を観察し写真に撮る。社会が彼のアトリエだ。渋谷の近く、代官山にある小さな公園。周りでは幼稚園児が遊んでいる。きれいな幼稚園の先生達と同様に、彼の言葉も魅力的だ。

 

Daniel : どういう言葉で自分を自己紹介する?

Jun : 一般的に、雑誌や広告やカタログや洋服などの印刷物のグラフィックデザイナーです。

 

Daniel : 基本的には、デッサン?それともコンピューターグラフィック?

Jun : デッサンするデザイナーであり、フォトグラファーでもある。つまり、周りに見えるものはすべて自分の仕事になる。

 

Daniel : 視覚的なものは、すべて仕事に使えるってことか・・・

Jun : そう。何でも使うんだ。デッサンもできなければ、写真も撮れないデザイナーもいるけど、僕はできる。もちろん、フォトグラファーやイラストレーターの仕事もあるから、ある程度の範囲までは自分自身でやりたい。もし何かの写真のために自分の技術が足りない場合は、それができるフォトグラファーに頼む。でも、できる限り、視覚的なものはすべて、他の人の目ではなく自分の目を通して見るべきだと思う。

 

Daniel : 自分でやるんだね!それが君の仕事なんだ。このデザイナーの仕事をしていて、他の人たちと比べてかなり違う人生だと感じる?

Jun : いや、そうは思わない。若い時は「僕はデザイナーなんだ!」と思っていた。ちょっと頭でっかちだったよ。でも、少しずつ変わっていった。だって、人はみんな違うし、全ての人を尊重したいからね。地下鉄の中で見かける人たちは、普通の人たちに見えるけど・・そういう風に判断したくはない。だって、結局のところわからないからね。

 

Daniel : 人を分類したくないんだね!

Jun : もしかすると、この普通に見える人がとても音楽がうまかったりする。

 

Daniel : 君の生活のリズムは他の人と違う?ほとんどの人は、毎日好きでもない仕事に負われているけど、君の周りの友達は、みんなアーティスト?

Jun : 僕の周りは、そうだね。でも、やはり違う仕事の人たちとも話したいと思うよ。僕はかなり好奇心が強いんだ。日常生活が大好きだし。急いで歩いている人の中で立ち止まって・・地下鉄や駅で写真を撮って・・人は僕を「少し変な人」みたいに見るけど、僕にとってはそれが日常生活で僕に刺激を与えてくれるものなんだ。

 

Daniel : おそらく、日常生活が君にインスピレーションを与えるのは、君が少しずれているからだね。でもその良さがわかるためにはまさに必要なことだね。

Jun : そうだね、たぶんずれているね。例えば、僕は歩きながら現実味のあるものを見る方が好きなんだ。例えばギャラリーよりもこの公園にいる方がいい。この僕のポートフォリオみたいに、私生活と仕事のイメージを混同するのが好きなんだ。

 

Daniel : 君の話を聞いていて思ったんだけど、そういうのがアーティストだという気がする。他の人には仕事があって、家に帰ったら私生活がある。僕はいつもそれにショックを受ける。

Jun : 僕もだよ!

 

Daniel : たぶん、アーティストにとっては、全部同じで一つの生活しかないんじゃないかな。

Jun : 仕事には規則があって、10時には事務所にいなくてはいけない!でも、地下鉄の中でも僕はデザイナーなんだ。僕が大好きな言葉は、「仕事ために遊ぶ」で、アイデアを得るために遊ぶんだ。ほとんどの人は、お金を稼ぐため、バカンスに出かけるために働いているから、それには少し反しているよね。僕は自分の仕事のために遊ぶ。これは僕自身のアイデアではないけど、この言葉を見た時、衝撃を受けて、「これだ!」と思った。人生って何だろうって考えたけど、自分の仕事のために遊ぶ、何かの目的のために度々出かけることだね。

 

Daniel : 今の君の生活は夢見ていたもの?それとも学業を終えた時は他のことをしようと思っていた?

Jun : 僕にとっては自然なことだったね。この周りで遊んでいる子供たちの歳の頃、僕は絵を描くのが大好きだった。両親は学校の美術の教師だったから、僕の家はデッサンの学校みたいなもので、書斎にはたくさんの美術本があった。僕の母は、やや伝統的な日本人。父はヒッピーで、2年間ヨーロッパを旅行した。スウェーデンに行って、これがヒッピーの生活だ!と思ったらしい。小さい時、父はよく僕に「ヨーロッパはいいよ、ぜひ行くべきだ。」と言っていた。だからフランスに留学した時、僕にとっては全てがとても自然なことだった。僕はアートが好きだけど、強要されたものではなく、自然なこと。両親に感謝しているよ。(笑)

 

Daniel : だれでも心の奥底に夢というか、人生で実現すべきとても大切なものを抱えていると思う?

Jun : 難しいね。そうだと思う。でも、自分の中に何かがあることを知らない人もいる。そう感じるね。僕自身も同じだよ!僕も自分の中にある何かを探している!自分には何ができるだろうって・・僕はたぶん、一般的な人たちよりそのことを考えているね。

 

Daniel : 彼らはどうしてわからないんだろう?聞こうとしないのかな?アーティストは、たとえ明確に表せないとしても、たぶん自分の中に進むべき道がある。時には変わった道であっても。他の人達は、日常生活の中に閉じ込められたままなのかな?

Jun : うん、でも僕が立ち止まって人を見る時、僕から見たら彼らは幸せだよ!もちろん僕からしたら、彼らは想像力を使ってもっと何かをすることができるはず。でもそれは僕から見て思うことで、彼らにとっては、それで十分なんだろうね!

 

Daniel : 願望と夢には、どういう違いがあると思う?

Jun : 夢は「いつか水星に行きたい!」ということ。

 

Daniel : つまり、不可能なこと?

Jun : もし、願望との違いを見つけるとしたら、そうだね。それは不可能なことで、願望よりさらに遠いもの。願望はもっと実現可能なこと。

 

Daniel : 一般的に、アーティストやクリエーターは、他の人たちより、頭の中がずっと自由だと思う?

Jun : いや、時には人が想像している以上に難しいよ。みんな、アーティストは自由だと思っているけど、頭の中はもっと複雑で大変なんだ。

 

Daniel : 「自由でいる」って、どういうことだと思う?

Jun : 自由?仕事で、人はよく僕に「君は自由だね!」って言う。例えば、僕の上司がロサンジェルスに行った時、お土産を買って来てくれたんだけど、「Freedom」と書いてある石なんだ。「これは君のためにあると思った。これは君にピッタリだよ!」ってね。

 

Daniel : でも、アーティストは、仕事に縛られているかもしれない。自分の世界のことしか考えないで、自分を他の人から遠ざけているということに気づいてた?

Jun : うん、彼らは、僕は人の言うことを聞かないって言うんだ!時々、僕は自分の小さな世界に入り込んでいるけど、その時間が大好きなんだ。そういう時に実際に自由を感じる。人も大好きだけど、自分の小さな世界に戻るとき、僕は本当にアーティストだって感じる!

 

Daniel : では、一つ難しい質問。自由であることを学ぶために僕達はこの世にいるのかな?たくさんの人が幸せに楽しく生きたいと思っているけど、自由と喜びは共存できるのかな?

Jun : 最大の自由は、死んだ時だね。幸せになることは簡単だよ!僕はたくさんの幸せな人たちを見ているよ。不幸せな人もね・・・

 

Daniel : じゃあ、自由の反対は君にとっては何?

Jun : 小さい暗い部屋でたった一人の生活。冗談を言うことも外を見ることもできない。日常を観察することも、人に会うこともできない。

 

Daniel : 自由のない生活は、人間関係のない人生ってこと?

Jun : 愛のない生活!僕は愛を探しているけど・・・愛がどういうものか僕はまだわからない。今も探しているよ。

 

Daniel : もし、アーティストではない、自分の奥底にあることを表現できない、やや単調な生活をしている人にアドバイスをするとしたら、どんなアドバイス?

Jun : うーーん・・・(考えて)自分が小さかった時のことを思い出して!

 

Daniel : どうして?

Jun : 子供の世界はたぶん大人の世界より小さいけど、さっき子供たちはよく小さいことで幸せになれるって話したよね。複雑に考えずに、大したものはなくても幸せだった、小さかった時のことを思い出して。それが僕の思う生き方だね。複雑にしなければ、人生はもっとシンプルで明るくて幸せになると思う。「君は自由だね」って僕に言う人たちがいる。昔からの友達は「君は変わらないね」って言う。たぶん、それは僕の性格からきていると思う。僕は大人でありたくない。大人って何?僕は一人の人間で、それだけのことだ。大人と子供とか、私生活と仕事とかを区別するのは好きじゃない。

 

Daniel : 素敵なアドバイスだね!では、最後の質問。東京のような大都市で生きることは君にとって不可欠なこと?それとも、田舎に暮らしていても同じようなものを創り出すことはできると思う?東京の生活は君の仕事や喜びにどういう影響を及ぼしている?

Jun : それは明確だね。パリに住んでいた時は、いろんなことに影響を受けた。東京に帰ってからは、「パリではこうだったな」「こういうとこは東京の方がいいな、これはパリのスタイルの方がいいな」と比較ができた。僕は名古屋のような小さい町にも住んだことがあるし、それぞれのいいところがわかっている。でも、グラフィックデザイナーという仕事は、いろんなものを見たり聞いたりする必要があると思う。それが仕事の助けになる。子供のように、自分の周りのいろんなことを見る必要がある。例えば、いい映画を見ることは、小さな町では難しいからね。

 

Daniel : できるだけ子供でいること、君のアドバイスを覚えておくよ!ありがとう。

 

L’interview de JUN HORIDE a été réalisée le 12/04/2007.

Traduction japonaise : REIKO NONAKA

 

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