Kenichi Natsuya (french / japanese version)

Artiste et gentleman, Kenichi Natsuya imagine et fabrique des chapeaux sous le nom de Genjiro, ce nom lui a été donné par son Maître chapelier Madame Sou Kaoru qui lui a transmis son art et lui a enseigné, non seulement la technique mais aussi l’esprit des chapeaux. Si parfois ses activités de décorateur le poussent jusqu’à Tokyo, c’est bien dans sa paisible banlieue de Koshigaya que le soir, Kenichi aime à promener sa poésie… Et ses chapeaux. C’est une interview qui m’est précieuse. D’une part car elle s’est déroulée à l’occasion d’une nuit qui pour moi était irréelle, mais ça je l’ai déjà évoqué dans ce blog. A ce point irréelle qu’en revenant à paris, je me suis aperçu avec rage, que mon magnétophone n’avait enregistré que la moitié de l’interview. J’avais en effet oublié de pousser le bouton « enregistrement » tellement je planais. Bref, il a fallu renvoyer les questions par écrit à Kenichi, qui a gentiment accepté d’y répondre, lui aussi par écrit. Enfin, au terme de cette interview, Kenichi et moi sommes devenus amis et cette amitié dure toujours. A chacun de mes séjours à Tokyo, c’est avec un immense plaisir que nous aimons nous retrouver dans un de ces petits bars dont il a le secret. 

Daniel : Comment souhaitez-vous vous présenter en quelques mots ? Etes-vous simplement un artiste ?

Kenichi : Il se peut que ce soit de ma part une façon de penser un peu « tordue » mais je ne me suis jamais considéré comme un artiste. Je ne me sens pas plus Artisan. Si on doit vraiment me définir je dirais que je suis quelqu’un qui crée des choses. Mon Maître, Mme KAORU n’a pas créé de chapeaux pour répondre à une mode, ni même pour leur utilité. Ses créations sont avant tout des compositions d’art. Ma façon de créer est énormément influencée par elle.

Ce que je recherche avant tout, c’est me donner forme à moi-même. Donner forme aux fragments qui me composent, aux pensées ou aux sentiments de beauté du moment. Avant toute chose, c’est pour moi un moyen de révéler l’intime, plus qu’un outil d’expression.

Daniel : Pensez-vous que votre vie aujourd’hui, correspond à la vie dont vous rêviez plus jeune ?

Kenichi : Franchement, je n’aurais jamais pensé que cela se passerait ainsi. D’abord je n’aurais pas imaginé que j’allais me marier et ensuite divorcer. Je n’imaginais pas non plus me consacrer de tout mon cœur à créer des choses. Et puis je ne pensais pas que je serais aussi pauvre ! (rires)

Daniel : Pensez-vous aujourd’hui être en mesure de conduire votre vie comme vous le souhaitez ?

Kenichi : Non, qu’il s’agisse simplement de mon quotidien ou bien mon existence d’une façon plus générale, je ne peux rien contrôler. Je n’arrive déjà pas à me comprendre moi-même (rires) !

Dans le fond ce qui est le plus important pour moi c’est d’être capable d’attention envers les autres. C’est une ligne de conduite difficile. Je veux aussi continuer à créer, à faire. C’est mon axe, ma « colonne vertébrale » de vie.

Daniel : Vous vendez vos chapeaux ?

Kenichi : Non pas maintenant.

Daniel : Vous ne le souhaitez pas ?

Kenichi : Je souhaiterais bien vendre des chapeaux mais disons qu’aujourd’hui mon activité principale c’est mon travail de décorateur. Je n’ai pas assez de temps actuellement pour créer et m’occuper de vendre des chapeaux. Mon activité de décorateur est très intéressante puisque je travaille pour la télévision, le théâtre et aussi des sociétés comme Toyota qui me demandent de refaire la décoration à l’intérieur de leurs locaux.

Daniel : Pensez-vous que chaque personne porte au fond d’elle un rêve caché, quelque chose de fort qui donne un sens à sa vie ?

Kenichi : Oui c’est exactement ce que je ressens. Mais je ne souhaite pas utiliser le mot rêve, c’est un mot trop fort pour moi. Je dirais plutôt que c’est quelque chose qu’on aime, qu’on attend, c’est cela que tout le monde porte au fond de soi.

Je vois plein de gens qui aiment bien boire un verre à la fin de la journée et le fait de penser à ça, motive leur travail par exemple. Une autre personne vit pour ses enfants, aime les regarder grandir…je ne peux pas dire qu’il s’agit d’un rêve, il m’est difficile de voire la différence entre le rêve et le désir, mais c’est quelque chose de léger… Le mot rêve est un peu trop fort.

Daniel : Pour moi, lorsque j’utilise le mot « rêve » je pourrais utiliser aussi le mot « moteur », c’est à dire ce qui va forcer la personne à faire des choix dans sa vie, la pousser pour aller là où peut-être elle n’a pas envie d’aller.

Pour moi, le moteur chez un artiste pousse plus fort que chez les autres personnes.

Kenichi : Je comprend bien le mot « moteur ». En regardant les gens au Japon je me dis qu’il y a trop d’informations, c’est à dire d’influences extérieures et que c’est à cause de cela que le « moteur » est moins fort chez beaucoup de gens. Beaucoup de gens aiment à donner leur avis trop facilement sans vraiment réfléchir.

En ce moment par exemple on polémique sur un changement de loi et beaucoup de gens approuvent en étant influencés par différentes informations, moi personnellement, je suis contre.

Ce qu’il faut à mon avis, c’est être attentif au respect pour la vie, le respect par rapport au plus petit. On peut parler beaucoup et ne jamais regarder les choses en profondeur. Beaucoup de gens souhaitent parler avec intelligence en oubliant la spiritualité.

Le Japon est un pays si pacifique qu’il est facilement influençable. Les informations qui nous viennent des Etats-Unis nous influencent énormément. Nous ne pensons pas suffisamment par nous-mêmes.

Daniel : A force de trop écouter le Monde extérieur on en arrive à ne plus être à l’écoute soi-même à l’intérieur… Pour créer avez-vous un fort besoin de silence, de vous couper du monde ?

Kenichi : Lorsque je pense au silence, au contact avec soi-même, cela m’évoque la souffrance. Bien sûr il y a des artistes qui eux vivent cela dans la joie mais pour moi-même c’est de la souffrance que je ressens lorsque je rentre dans mon silence intérieur… Ma création passe par la souffrance. Heureusement qu’ensuite le résultat m’apporte du plaisir, les réactions des gens devant mon travail aussi. C’est peut-être pour cela que je crée des choses, j’attend cela. Les réactions des gens sont très libres, elles me permettent aussi de faire des découvertes et de progresser.

Beaucoup de gens me disent « tu es quelqu’un de spécial, de difficile » mais moi je ne pense pas.

Daniel : D’après vous, un artiste est-il plus libre que les autres personnes ou au contraire prisonnier de son art ? Pour les artistes en général et aussi pour vous en particulier….

Kenichi : Tout dépend des gens ! C’est difficile, je ne sais pas s’ils sont libres ou pas. Je peux avoir l’impression qu’un artiste a l’air libre mais… Beaucoup d’artistes sont prisonniers d’un concept…

Pour moi il y a des amis qui m’ont dit « on t’envie de vivre comme tu veux et de faire ce que tu veux » mais en fait c’est seulement leur point de vue…

Je ne pense pas être très libre, mais je peux dire que je vis selon mes choix. En regardant les autres gens qui eux travaillent dans des entreprises, je me dis que tous et toujours ils connaissent différents problèmes mais pour les artistes c’est pareil ! Même s’ils ont l’air différent les problèmes sont là aussi.

Daniel : D’après vous le but de notre existence sur Terre est-il de devenir libre ?

Kenichi : Je n’aime pas utiliser le mot « liberté ». Le concept de liberté cela dépend des gens. Moi je pense et cela rejoint la philosophie Bouddhiste, que tout le monde est venu sur Terre parce qu’il y a quelque chose à faire pour chacun de nous…

Daniel : Pourquoi la grande majorité des gens n’arrive pas à avoir conscience qu’il y a quelque chose à faire ?

Kenichi : A mon avis c’est parce que la plupart des gens sont accaparés par leur vie quotidienne et n’ont pas le temps pour penser à ce genre de chose et il n’existe rien qui les pousse à penser à ça.

Daniel : J’ai remarqué qu’il y a les artistes lumineux ou les artistes de l’ombre. Selon ce qu’ils expriment dans leur création… Avec vous c’est difficile de vous classer, j’ai le sentiment que vous êtes sur un fil, à une frontière… Vous êtes comme un funambule il me semble, lorsque je vois vos créations, vos chapeaux, je sens toute l’ombre qu’il y a en vous et aussi un côté lumineux, léger… Où vous situez-vous ?

Kenichi : Tout d’abord je vous remercie beaucoup de ce que vous avez dit, il est rare que quelqu’un analyse aussi sérieusement mon travail. Pour répondre à votre question, une fois terminées, mes créations deviennent indépendantes, je ne saurais trop les situer entre lumière et obscurité.

C’est un peu comme lorsque vous avez faim, vous pensez que vous avez faim, ensuite vous avez envie de boire, puis envie de sortir, se succèdent ainsi des envies divers, puis vous regardez la télévision, les nouvelles du Monde, la paix, la guerre, ensuite vous avez des pensées romantiques ou au contraire vicieuses etc… etc… Et je pense que c’est toujours ainsi pour les êtres Humains.

Si je parle des artistes en général, surtout des artistes renommés, il créent souvent des séries (les créateurs de vêtements par exemple), de cette façon pour le grand public il est plus facile de comprendre le concept que l’artiste veut exprimer. Pour ne citer qu’un exemple Monsieur TAKASHI MURAKAMI est un artiste très doué pour expliquer son art, un peu comme l’était PICASSO. Ces artistes expliquent pourquoi ils ont créé ceci ou cela.

Monsieur TAKASHI MURAKAMI explique la relation entre la peinture à l’encre de chine et le dessin animé actuel et à partir de là il enchaîne sur l’histoire et la culture du Japon… Il a ce genre de théorie personnelle et le grand public a ainsi plus de facilité pour comprendre ses créations.

Bien sûr que je souhaiterais être admiré, recevoir de bonnes critiques, devenir artiste super-star… Mais, toutes ces idées n’arrivent qu’après, c’est à dire une fois mon travail terminé.

La dernière exposition que j’ai faite était un peu spéciale, j’ai essayé de faire une présentation harmonieuse, j’ai utilisé pas mal de matières identiques avec plusieurs styles différents. En général on fait une exposition en suivant une seule ligne, un seul mouvement, ça fait une série, mais pour moi c’était différent cette fois-ci. C’est un peu comme « être sérieux mais drôle » ou bien « être pas sérieux mais très sérieux ». Je suis un peu comme ça, un peu tordu. Donc je ne peux pas dire si je suis plus dans le lumineux ou plus dans l’obscur.

Ce genre d’identification transparaît dans mes créations qui sont le fruit de toutes les pensées qui nous traversent. Pensées sérieuses, plaisanteries, pensées sexuelles… D’un extrême à l’autre, pour chaque Etre Humain c’est ainsi.

Je ne suis pas un artiste qui définit bien ses œuvres. Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait d’expo. Lors de la dernière  j’ai voulu montrer toute la diversité de mes créations qui naissent de toutes ces pensées qui transitent en nous.

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La rencontre avec Kenichi NATSUYA s’est déroulée le 01/04/2007 au CAMDEN PUB de KOSHIGAYA – Interprètes : AI MORIMOTO et SAYULI TEZUKA – Photos d’exposition des chapeaux : avec l’aimable autorisation de l’auteur ainsi que de la galerie ISOGAYA GALLERY de TOKYO – Traduction JAPONAISE version finale : Shiho SHIMONAGANO.

 

ダニエル (Daniel):自己紹介していただけますか。あなたは、アーティストですか。

けんいち(Kenichi):ちょっとへそ曲がりな言い方になるかもしれませんが、私は自分のことをアーティストと思ったことはないし、職人というほどにも感じません。とても中途半端なポジションなのだと思います。人から見て、同じように見えるかもしれないのですが、私は製品として作る場合と、作品として創る場合があります。どうしても自分を定義しないといけないならば、ものを創る人とは言えるでしょうけれど。 何よりもまず私が追求しているのは、私自身をいかにかたちにするか、ということです。私を構築しているものの断片、考えかた、感覚、その瞬間の美意識などを具体化すること。それは私にとっては、本質的なものを呼び起こす手段であり、表現手段以上に大切なものなのです。

Daniel:あなたの今の生活は、もっと若かったころに思い描いていたものと一致していますか。

Kenichi:正直、こんなふうに人生を歩むとは思ってもいませんでした。まず、結婚そして離婚するなんて思いもしませんでした。また、ものを創ることに全身全霊をささげるなんて想像もしませんでした。それにこんなに貧乏だってことも!(笑)

Daniel:自分の人生を思い通りに操縦している状態ですか。

Kenichi;いいえ。単に私の日常もしくはもっと大まかな私の生き方については、全くコントロールできていません。自分自身を理解することさえできません!(笑) 私にとって、最も大切なことは、他人に気遣いができることです。それでいて自由気ままであること。そういう行動は難しいことですが。また、創ることも続けていきたい。それは、人生における私の軸・脊柱なのです。でもそれを私の場合お金に結びつけることが難しいので、手を動かす方の作ることになっている。そういう意味でも思い道理の人生とは程遠いのではないでしょうか。 まんざら、悪くない人生だとは思いますが。

Daniel:あなたの帽子は販売されていますか。

Kenichi:いいえ、まだ。

Daniel:販売したいと思いませんか。

Kenichi:もちろん販売したいとは思います。でも、今は造形家として主に活動しており、帽子を販売することにかける十分な時間がないんです。仕事はとても興味深いんですよ。テレビ・演劇界で使用するものを作ったり、トヨタやソニーのような会社の為の販促のための造形物を作ったりしますから。

Daniel:人は心の奥に夢、人生を方向付ける力のあるものを持っていると思いますか。

Kenichi:ええ、私は、つねにそれを感じています。でも、私は夢という言葉はあまり使わないですね。その言葉は私には読んで字のごとく儚いもののように感じてしまいますから。好きなもの、魅かれるものは各自がそれぞれ心に秘めているのだと思います。例えば、仕事帰りに一杯飲むのを楽しみにして、そのことを考えると仕事に意欲がわくという人がいます。また、子供を生きがいとしていて子供の成長を楽しみにしている人もいる。人間はさまざまな事情で毎日をすごしています。・・・私には、一般的な夢とは何かを断言はできないし、夢と願望との違いを見分けるのも難しい。ただ、私自信が信じていることは、夢とはまさに人生を、しいては世界を方向付ける力の有るものだと思います。

Daniel:私が「夢」という言葉を使う場合、「エンジン」とも言い換えられます。つまり、人生において選択する際、そこへ向かうための原動力です。 アーティストのエンジンは、一般の人のものよりも、もっと力強いように見えます。

Kenichi:「エンジン」という言葉はよくわかります。日本人を見ていると、情報があふれすぎていると思います。外部からの影響が大きすぎて、多くの人の「エンジン」は弱まっています。彼らは、よく考えずに、簡単に意見を述べていると思います。 例えば、現在、憲法9条(平和憲法)改訂が議論されています。多くの人はいろんな情報に影響されて賛成していますが、私は、個人的に反対です。 私が言いたいのは、生命を大切にしなければいけないということです。ちっぽけなことを気にするのではなくて。多くの人が、べらべらと話はしても、物事を奥深く見つめられない。心からではなく頭で語ろうとします。 日本はあまりにも平和すぎて影響を受けやすい。アメリカからのさまざまな影響は、私たちに多大な影響を及ぼし、自身で十分に考えなくなっています。

Daniel:外界に耳を傾けすぎると、自分の心の声が聞こえなくなってしまう・・・創作するためには、静けさつまり外界からあなたを切り離す必要がありますか。

Kenichi:己を静寂の中において、自分自身と向き合っている時、私は苦痛を感じます。もちろん、喜々として生きているアーティストもいます。でも、私は、内なる声に耳を傾ける時に感じるのは苦痛なのです・・・私の作品は苦痛を通り越したものです。幸いなことに、その後には、私の作品を目の前にした人々の反応は喜びをもたらしてくれます。そのために、私はものを創っているのかもしれません。人々の反応はとてもさまざまで、それによって私は発見したり進歩したりすることができるのです。 「あなたは難しい人だ」とよく言われますが、自分ではそう思いません。変人ですけどね。

Daniel:アーティストは他の人たちよりも自由でしょうか、それとも自分の芸術にとらわれているのでしょうか。一般的なアーティストの場合とあなたの場合ではどうでしょうか。

Kenichi:人によりますね!アーティストが自由なのかはわかりません。自由そうに見えるとは言えますが・・・でも、多くのアーティストはコンセプトにしばられているんです。私は、友達から「きみは思うように生きられていいなあ、やりたいことができていいなあ」と言われます。でも、それは彼らの観点でしかないんです・・・ 自分がとても自由だとは思いません、でも、自分の選択にしたがって生きているとは言えます。会社で働いている人たちを見ていると、毎日様々な問題に出会っているんだと思います。でも、それはアーティストにとっても同じなんです。たとえアーティストたちが変わっているようにみえても、問題は変わらないんです。

Daniel:私たちがこの世に生きる目的は自由になることだと思いますか。

Kenichi:「自由」という言葉を使いたくないですね。自由という概念は人によりますから。私としては、この世に生まれる目的は仏教の思想に通じると思います。つまり、それぞれ成すべきことがあるから人はこの世に生まれるという・・・

Daniel:なぜ大多数の人は成すべきことに気づくことができないのでしょうか。

Kenichi:彼らは、日常生活に追われて、そのことについて考える時間がないから、またそのことを考えさせてくれるものもないからだと思います。

Daniel:アーティストが作品において表現しているものを見ると・・・陽・陰それぞれのアーティストがいるように思えます。あなたをどちらかに分類するのは難しい。あなたは、境界線にいるように感じます。あなたの作品、帽子を見ると、まるであなたが綱渡り芸人のように思えます。あなたには、闇の部分と明るくて軽い部分が同時に存在していると感じます。ご自身では陽・陰どちらだと思いますか。

Kenichi:ありがとうございます! 私の作品をこんなに真剣に分析してくれる方はめったにいません。いったん私の作品が完成したものになると、陽・陰どちらにおくのかよくわかりません。

あなたがおなかがすいた時のようなものかもしれません。おなかがすいたと思う、飲みたくなる、そして出かけたくなるようにいろんな願望が相次ぎます。もしくは、テレビを見ていると、世界、平和、戦争といった情報が入ってくる。そしてロマンチックなことを考えたり、道徳に反したことを考えたりする・・・人間にとってそれが常だと思います。

アーティスト一般については、特に有名なアーティストについて言うと、彼らはしばしばシリーズものを作っています。(例えば服クリエーターのように)この方法だと、一般の人は、そのアーティストが表現したいコンセプトをより簡単に理解できます。

村上隆さんを例にとってみましょう。彼は、自分のアートを説明するのにとても長けている。ピカソのようですね。こういったアーティストは、なぜそういうものを創ったのか説明することができる。 村上隆さんは墨絵と現代アニメの関連を説明し、そこから日本の歴史と文化をつないでいる・・・彼は独自の理論を持っているので、大衆は彼の作品をよりわかりやすくに理解できるのです。

でも、私の場合、作品だけ、それだけなんです。

もちろん、感心されたい思いもすこしはあるし、良い評価を得たい、有名なアーティストになったらなあ、なんて思います。でも、そういうものは後でしかやってこない、つまり、私の仕事が終わったらということです。

私の最後のエキスポジションは、ちょっと特別でした。調和のとれたディスプレイを心がけました。さまざまなスタイルによって同一の素材を使いました。一般的にエキスポジションをする時は、ひとつだけのライン、ひとつだけのムーブメントに沿います。そうするとひとつのシリーズものになります。でも、私のこのエキスポジションは異なるものでした。それは、「まじめだけどおもしろい」または「まじめじゃないけど超まじめ」という感じでした。私自身がこんな感じで、ちょっとへそ曲がりなんです。だから、私が陽か陰かは断言できないんです。

こういった混同は、私の作品に表れてます。それらは、私たちの心をよぎるいろんな思いの成果なのです。まじめだったり、ふざけていたり、性的なものだったり・・・極端から極端な、人間ってこういうものなんです。

私は、自分の作品を定義できるアーティストではありません。私は長らくエキスポジションをやっていません。最後の個展の際、私が表現したかったのは、私たちの心をよぎるこういういろんな思いから生まれた作品の多様性でした。

Daniel :あなたは世界中のすべての人が彼らの夢(心からの夢)を実感,(実現)すること で世界は良くなると思いますか。

Kenichi :もちろん,良くなると思います。夢が欲望ではない、真摯なものだったなら、きっとそうなるでしょう。

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注:

著書 美のなかの美 古美術幻妖

私の西洋美術ガイド など多数

訳書 ロラン=バルト 象徴の帝国 スタンダール パルムの僧院など

詩 燃える母 縄文 など。

 

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