Mone Uchida (French / Japanese version)


Au cours de l’été 2014, en compagnie de Madame Miki Iida et de Jean-Michel Jarillot, nous avons eu l’occasion de rencontrer l’artiste peintre et calligraphe, Madame Mone Uchida près de Tokyo. je suis reconnaissant à Madame Uchida de m’avoir permis d’aborder librement avec elle, les thèmes qui m’intéressaient à l’époque. Et il me semble rétrospectivement,  que cet entretien est précieux parce que son témoignage est sincère et son expérience est rare.

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Daniel : De quelle région du japon êtes-vous originaire ?

Mone UCHIDA : Je viens de Fukuoka dans la région du Kyushu.

Daniel : Depuis quand vivez-vous dans la région de Tokyo ?

Mone UCHIDA :  Je suis venue à Tokyo pour entrer à l’université.

Daniel : J’aimerais savoir si lorsque vous étiez enfant, votre famille comptait des artistes parmi ses membres …

Mone UCHIDA : Dans ma famille il n’y avait pas d’artiste à proprement parler, mais mon père était sensible à l’art de la calligraphie. Il m’a trouvé un professeur et à l’âge de trois ans j’ai donc commencé à suivre des cours de calligraphie.

Daniel : Dans cette période de votre enfance ou aussi de votre adolescence, vous souvenez-vous d’un évènement suffisamment fort qui aurait pu être annonciateur de la vie qui est la votre aujourd’hui ? Par exemple, cela pourrait être le souvenir d’une rencontre qui vous aurait donnée la direction de votre vie actuelle …

Mone UCHIDA :  A l’école primaire, je me souviens du cours de dessin, lorsque chacun montrait son travail à l’ensemble de la classe, les élèves et le professeur étaient toujours enthousiasmés par mes dessins et je pense avoir gardé en moi l’émotion que je ressentais à ce moment là. J’étais heureuse que mon travail leur plaise car j’avais alors huit ou dix ans, et pour ma mère la musique ou la calligraphie étaient préférable à la peinture. Moi je souhaitais déjà devenir peintre mais ma mère pensait qu’avec la peinture je ne pourrais jamais gagner ma vie. Elle pensait que la musique et la calligraphie étaient des métiers bien plus respectueux que le métier de peintre.

Daniel :  Donc vous n’avez pas eu d’opposition à une vie artistique de la part de votre famille. J’aimerais maintenant parler du chemin… Est-ce que tout cela, c’est à dire votre parcours jusqu’à aujourd’hui, a été facile ?

Mone UCHIDA :  Lorsque j’étais enfant, le monde de la peinture me semblait si éloigné de moi. Ensuite vers l’âge de vingt ans j’ai moi-même commencé à enseigner. Par la suite, plusieurs personnes m’ont encouragé à participer à des expositions et j’ai commencé à recevoir des prix pour mon travail.

Daniel : Ce chemin que vous avez suivi pour arriver jusqu’à aujourd’hui, d’après vous, est-ce le meilleur chemin possible ou avez-vous le sentiment qu’en parallèle de ce chemin il y avait d’autres chemins, bien différents et que vous auriez également aimé suivre ?

Mone UCHIDA : Non pour moi c’est le meilleur chemin car j’ai eu la chance de réaliser mon rêve d’enfance !

Daniel : mmmmm ….. votre rêve d’enfance …. mais alors, une fois que l’on réalise son rêve d’enfance que reste t’il ensuite à réaliser ? Il n’y a plus rien ?

Mone UCHIDA : Non, non, je suis en chemin, je suis en cours de réalisation…

Daniel : J’aimerais avoir votre avis sur cette question : Comment une personne peut-elle savoir que la vie qui est la sienne aujourd’hui, est le meilleur chemin possible pour elle ? Y a t’il un moyen de savoir si l’on se trompe de chemin ?

Mone UCHIDA : Je pense que le plus important est de sentir que notre âme est satisfaite. J’ai tout de même essayé plusieurs chemins différents pour gagner ma vie, mais à chaque fois mon cœur me disait que ce n’était pas mon chemin.

Daniel : Le meilleur chemin doit-il être celui qui nous apportera le plus de joie ?

Mone UCHIDA :  Nous avons besoin de gagner de l’argent pour vivre et ce n’est pas toujours simple, mais si nous avons en plus la possibilité de suivre un chemin qui apporte également de la joie, alors c’est le meilleur chemin.

Daniel : Mais est-il possible d’imaginer que pour certaines personnes, le meilleur chemin à suivre est un chemin de tristesse ? Je prends l’exemple de certains artistes qui produisent des œuvres d’une grande profondeur et d’une grande beauté mais qui pourtant ont une vie d’une noirceur incroyable, peut-on dire qu’ils se trompent de chemin ?

Mone UCHIDA : Je n’ai pas la réponse à cette question, mais cela me fait penser à quelqu’un que je connais. Il est sorti d’une école d’art avec une grande maitrise et ses créations sont magnifiques. Pourtant, lorsqu’il en parle, il dit que pour lui ce chemin artistique était le seul chemin possible, même si ce n’était pas exactement ce qu’il avait envie de faire. Ses œuvres se vendent et il peut gagner sa vie mais s’il ne pouvait pas vendre ses œuvres alors ce chemin serait insupportable pour lui.

Daniel : Je comprends mais ce qui me gêne c’est qu’on associe toujours la vie matérielle avec la vie artistique. Ne peut-on pas dire que ce sont deux vies différentes ?

Mone UCHIDA :  La situation idéale pour un artiste peintre est de pouvoir peindre ce qu’il veut et ensuite vendre ses œuvres. Mais dans la réalité, beaucoup de peintres vont préférer peindre ce qui est vendable… Dans ce cas là, l’artiste ne peut pas exprimer ce qui est au fond de lui, il n’ a pas assez de joie.

Daniel : Donc, cela veut dire que la vie artistique et la vie matérielle sont bien différentes ! Elles se côtoient mais il ne faut pas les confondre. Nous distinguons donc la vie matérielle qui a besoin de manger etc… et la vie artistique qui a besoin de s’exprimer, mais le rêve unique que l’on porte au fond de nous, peut-on dire qu’il s’agit d’une troisième vie différente des deux autres ?

Mone UCHIDA : Pour moi le rêve unique c’est la vie artistique… C’est ce rêve qui m’a mené sur ce chemin.

Daniel : Maintenant j’aimerais que nous parlions ensemble de la notion de chemin de vie. Pour la majorité des gens nous marchons dans la vie comme nous avançons sur un chemin, un jour après l’autre, nous avançons sur un chemin. Mais parfois j’imagine autre chose : nous sommes en vie et sous nos pieds c’est un chemin qui se déroule à l’envers, c’est à dire que l’avenir vient vers nous, ce n’est pas nous qui allons vers lui … Qu’en pensez-vous ?

Mone UCHIDA : Pendant longtemps j’ai pensé que je marchais par moi-même vers l’avenir. Puis, aux alentours de 2005 j’ai été alité pendant deux ans … Deux années pendant lesquelles je ne pouvais pas bouger, je restais couchée mais je pouvais lire beaucoup de livres et toutes ces lectures, principalement sur les thèmes de la spiritualité ou de la psychologie ont modifiées ma façon d’envisager la vie. J’ai commencé à me dire que la vie est conduite par quelque chose …

Daniel : Je veux être certain d’avoir bien compris. Qu’est-ce qui a changé pour vous après avoir vécu cette expérience ?

Mone UCHIDA : Avant je pensais que je décidais des choses uniquement par moi-même.  Mais j’ai commencé à remettre en question cette certitude en lisant  les livres de Carl Gustav JUNG qui dit entre autre que  » pour aller jusqu’en haut il faut d’abord tomber jusqu’au fond « .

Dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées, nous touchons le fond et nous nous demandons avec angoisse comment sortir de cette situation ? Quelque chose en nous appelle au secours et c’est une énergie particulière qui appelle au secours.

Beaucoup de gens témoignent que dans ces moments de grande souffrance et d’abattement  il arrive un moment où ils se sentent protégés par quelque chose. C’est après avoir vécu ce genre d’épreuve que l’on peut réaliser que nous ne sommes pas les décideurs de notre vie. On devient finalement plus modeste.

Par le passé j’imaginais qu’il me fallait planifier le temps, dans cinq ans je dois faire ceci, dans dix ans je dois être arriver là… Mais même si je ne fais pas d’effort les évènements se présentent à moi, et je n’ai en fait qu’à me laisser porter par ce courant, un peu comme dans l’eau d’un fleuve …

Daniel : Oui  l’image du fleuve est vraiment intéressante. Maintenant j’aimerais parler de votre pratique de la peinture. Lorsque vous êtes en train de peindre, quelle est la sensation ressentie dans votre corps

Mone UCHIDA : Lorsque je peins même mon chien n’ose pas s’approcher de moi (rires) mon attitude est sévère !

Daniel : Qu’est-ce qui plaît au public dans votre peinture ?

Mone UCHIDA : Au début je réalisais des peintures plutôt sombres. Les gens qui étaient porteurs d’expériences douloureuses dans leur vie se reconnaissaient dans ma peinture. Maintenant les gens me disent que mes peintures leur  donnent une énergie qui leur fait du bien, il s’agit d’une série tout à fait différente.

Daniel : Oui il y a nettement deux courants de peinture différents dans votre œuvre.  Est-ce que nous pouvons penser qu’il s’agit de deux parties de vous-même ?

Mone UCHIDA : Je pense qu’en moi vivent beaucoup de personnalités différentes. Suivant les rencontres que nous faisons, nous changeons tous de personnalités. Lorsque je peins, il y a au moins deux caractères différents qui s’expriment. Il y a une partie de moi soucieuse d’avenir, qui veut réussir, qui se projette dans l’avenir… et puis une autre partie qui est plus insouciante, plus joyeuse et je deviens l’enfant qui dessine…

Daniel : Oui, c’est bien cela. Mais j’aimerais savoir si au milieu de toutes ces parties de nous-mêmes, qui peuvent être nombreuses, 2 ou 10 ou peut-être plus,  il n’y aurait pas le rêve unique ?  Ne serait-ce pas là qu’il se cache ? Au milieu de toutes ces parties de nous-mêmes…

Mone UCHIDA :  Je pense que je possède effectivement en moi beaucoup de caractères différents et qu’il en existe un qui a le pouvoir d’aller vers les autres pour les aider, pour les soigner, je crois que ce caractère a le pouvoir de se connecter au rêve unique. Et ce caractère me rappelle qu’il faut continuer, qu’il faut travailler.

Daniel : Pensez-vous que chaque personne dans ce monde a quelque chose à réaliser dans sa vie, une chose que je nomme le rêve unique ? De telle sorte qu’il n’y a que nous qui puissions réaliser cette chose précise…

Mone UCHIDA : Oui. (rires) Mais il y a malheureusement beaucoup de gens qui terminent leur vie sans avoir conscience de cela.

Daniel : Dernière question, la plus difficile (rires) : Nous pouvons constater tout autour de nous, et peut-être que nous-mêmes sommes pareils, que la grande majorité des gens préfèrent passer leur existence à rêver, rêver à ce qu’ils pourraient faire ou à ce qu’ils pourraient avoir, sans jamais passer à l’action. Donc peut-on dire que la majorité des gens ont peur de réaliser leur rêve ? Je parle du vrai rêve, pas pour acheter une nouvelle paire de chaussures …

Mone UCHIDA : Je crois qu’avant de pouvoir vivre en accord avec notre rêve il nous faut tout d’abord en être pleinement conscient. C’est à dire faire consciemment  le choix de vivre pour réaliser notre rêve. Il est primordial de conserver un axe solide, malgré les critiques, malgré l’incompréhension de notre entourage, il ne faut pas dévier. Mais le plus important est de rester tourner vers les autres et de garder à l’esprit que nous réalisons notre rêve unique pour servir les autres.

Daniel : Donc, pour que le rêve unique se réalise il est nécessaire qu’il soit tourné vers les autres ?

Mone UCHIDA  : Au japon nous pouvons peut-être traduire cette notion de rêve unique par tenmei, 天命  c’est à dire la volonté divine. Cette volonté divine nous conduit mais ne nous demande jamais de faire du mal aux autres.

ダニエル:ご出身はどちらですか?

内田百音:福岡県です。

ダニエル:東京にはいつからお住まいですか?

内田百音:大学で東京に出てきてからです。

ダニエル:子供の頃、ご家族に芸術家はいらっしゃいましたか?

内田百音: 厳密に言えば家族に芸術家はいませんでしたが、父は書がわかる人で、私が3歳の時に書道を始めさせました。

ダニエル:その頃、もしくはもう少し大きくなってから、今日のご自身を形成するのに強く影響した出来事はありますか?例えば現在の生き方の指針となった出会いといった・・・

内田百音:小学生の時、図工の時間に描いた絵を皆で見せ合う時、先生も友達も私の絵に驚いていたのを覚えています。その時の感覚をずっと大切にしてきたのだと思います。その頃8歳か10歳くらいで、自分の作品が気に入ってもらえるのを嬉しく思っていました。母にとっては絵画よりも音楽か書道の方が価値のあるものでした。その頃既に私は将来画家になりたかったのですが、母は絵描きでは生活できないと思っていました。それに、音楽家や書家というのは絵の仕事よりも価値があると彼女は思っていたのです。

ダニエル:芸術の道を歩むこと自体についてはご家族からの反対は特になかったということですね。今日までの道のりに困難はありましたか?

内田百音: 子供の頃、絵の世界は非常に遠い世界でしたが、二十歳の頃には私自身も墨絵を教えるようになりました。それから絵を展覧会に出品するよう勧めてくださった方たちがいて、賞をいただくようになったのです。

ダニエル:今日に至るまでの道のりというのは、内田さんにとって最良の歩みだったと思われますか。もしくはそれに平行して違ったいくつもの道があり、そこに行けばよかったなと思うこともありますか?

内田百音:私にとってはこれが最高の道だと思っています。子供の頃からの夢を実現できたというのはとても幸せなことですから。

ダニエル:子供の頃からの夢・・・とはいえ子供の頃からの夢を一度実現してしまったら、他にまだ実現すべき夢は残るっているものなのでしょうか?それとも何もなくなってしまうのですか?

内田百音: 私の場合はまだ道の途中で、夢を実現している段階なんです。

ダニエル:内田さんのご意見を伺いたいんですが、今日誰かのものとなっている人生がその人にとって最良のものだとどうしたらわかるものなのでしょう?自分が道を誤っている時、それとわかる方法があるのでしょうか?

内田百音:一番大切なのは自分の魂が喜んでいると感じることではないかと思います。私もお金を稼ぐために他の道をいくつか試したことがありますが、いつも私の心はそれが自分の道ではないと言うのです。

ダニエル:最良の道は私たちに最も喜びをもたらす道であるということでしょうか?

内田百音:  生きるためにはお金が必要ですし、それは簡単なことではありません。けれどもそれに加えて喜びをもたらす道を歩めるのなら、それが最良の道だと思います。

ダニエル:ある人たちにとって、歩むべき最良の道が悲しい道ということもありえるでしょうか?例えば非常に深みがあって美しい作品を生み出すけれど、信じられない程陰鬱な人生を送っている芸術家達もいます。彼らは道を間違えたといえるのでしょうか?

内田百音: その答えはわかりませんが、ある人を思い出しました。彼は見事な腕前で美大を卒業し、作品も本当に素晴らしいものでした。けれども彼は、芸術の道を本当に歩みたかったというより、それしかなかったから歩んだのだと言っていました。彼は作品を売って生活することができる程ですが、作品が売れないなら、この道を続けたいわけではないのだろうと思います。

ダニエル:みなさん物質的生活と芸術的生活とをいつも混ぜて話されるのですが、この2つの道は別々ではないのでしょうか?

内田百音:画家にとって理想的な状態というのは描きたいものを描き、それが売れるという状態です。でも現実には多くの画家が売れる絵を描こうとしています。こうした場合、芸術家は自分の奥にあるものを表現できていないわけですから、喜びもあまり感じられないのではないでしょうか

ダニエル:つまり、芸術的生活と物質的な生活というのは異なるものだということですね。それらは隣り合わせだけれども、混同してはいけないと。生活するための物質的生活と、自己表現する芸術的生活とは違うということをここで区別したわけですが、私たちの奥底にあるたった1つだけの夢、それはこの2つとはまた違った3つ目の生き方ということでしょうか?

内田百音: 私にとって、たった1つだけの夢というのは芸術的生き方のことです。この夢によって芸術的な道を歩んできたわけですから。

ダニエル:さて、これから人生の歩み方についてお話を伺いたいと思います。大半の人達は、人生というのは一歩ずつ、前に向かって歩んで行くものととらえているかと思います。けれども時折私はこんな風に考えるのです。実は私たちが未来に向かって歩いているのではなく、未来が私たちの方に向かってきているのでは・・・つまり、私たちが歩んでいるように思っているのだけれど、実は足元で、道の方が私たちに向かってきている。それについて内田さんはどう思われますか?

内田百音:そうですね。長いこと私は自分自身が未来に向かって歩いているのだと思っていました。けれども2005年頃、2年程体調をくずした事があるんです。ベットで休む時間が多かったけれど、本はたくさん読めました。その中でも特に哲学、心理学や精神世界の本が人生に対するものの見方を変えました。人生が何かに導かれているのだと考えるようになったのです。

ダニエル:その経験を経て、ご自身の中でどんなことが変化しましたか?

内田百音:  以前は私自身が物事を決めるのだと思っていました。けれどもユングの本に「上まで上がって行くには一度底まで落ちなければならない」と書いてあり、自分のそれまでのものの見方に疑問を持つようになったのです。一番辛くて絶望的な状況の中、どん底の状態で、私たちは苦しみながら、どうしたらこの状態から抜け出せるものかと自問自答します。自分の中にある何かが「助けて!」と叫び、その声には特別なエネルギーがあるのです。多くの人たちがこうした深い苦しみや落胆の時期、何かに守られているように感じる瞬間が訪れるのだと証言しています。こうした試練の後、人は人生を決めているのは自分ではなかったのだと気づき、結果としてより一層謙虚に生きられるようになるのです。

かつては私も未来の計画をきちんと立てなければならないと思って生きていました。5年後にはこれをすべき、10年後にはここに到達すべきとか・・・けれども私が努力するしないに関わらず、出来事が私の前にやって来て、水が川の流れに身をまかせるように、私も人生の流れに身を委ねるようになりました。

ダニエル:川の流れのたとえはとても興味深いですね。これから絵を描く時について伺いたいと思います。絵を描かれている時、どんな状態なのでしょうか?また、その感覚というのは、絵を描いていない時、例えば外を歩いている時などにも感じていられるものでしょうか?

内田百音:絵を描いてる時は、普段甘えてくる犬も遠慮がちなので、真剣なのだと思います。

ダニエル:ご自身の絵のどんなところが見る人に訴えかけると思われますか?

内田百音:  始めは暗いトーンの絵を多く描いていました。辛い経験をした人たちが私の絵によく登場しています。最近の私の絵は見た人に元気を与えるとよく言われます。それはまた違ったシリーズについての意見ですが。

ダニエル:確かに内田さんの作品にはハッキリと異なる2つの流れがありますよね。それはご自身の2つの側面を表しているのでしょうか?

内田百音: 人は誰でもそうだと思うのですが人には、時、場所、相手によって幾つかのパーソナリティーを変化させていると思います。私が描く時、少なくとも2つの異なる自分が自己表現しようとしているのだと思います。今の世の中の未来や、人の心を心配している大人の自分。それから、あまりクヨクヨせず、より朗らかで子供のような自分・・・

ダニエル:まさにそうですね。ここで私が追求したいのは、私たちの全ての側面、2つか10以上あるのかわかりませんが、多くの異なる側面がある中で「唯一無二の夢」というのは存在するのだろうかということです。それは私たちの多くの側面の真ん中に隠れているのでしょうか?

内田百音:私は自分の中に異なる自分がいくつも存在していて、その中に、自分以外の人たちの方を向き、助けに行ったり心配したりする力のあるパーソナリティが存在すると思っています。ただ1つだけの夢、天命につながれるのは、このパーソナリティが続けるべきだとか、描かなくてはと私に呼びかけているからだと思います。

ダニエル:人は誰でもそれぞれ、人生の中で実現すべきたった1つの夢や天命のようなものがあると思われますか?自分以外の人には実現できないただ1つの明確な夢が・・・

内田百音:あると思います。けれども残念ながら多くの人たちがそこを意識しないままに人生を終えてしまうと思います。

ダニエル:最後に一番難しい質問です(笑)おそらく私たち自身もそうでしょうが、多くの人達は、特に行動に移すこともなく、できたかもしれない夢を夢想するのを好んでいるように思います。それはつまり、大半の人々は実は夢を実現するのを恐れているのでしょうか?ここで問題にしているのは本当の夢のことで、新しい靴を買ったりといったことではないのですが・・・

内田百音: 夢とともに生きるために何よりも必要なことは、まず強くそれを自覚することだと思います。つまり、夢を実現させるために生きるという選択を意識的にすることです。批判やまわりの人たちの無理解に屈することなく、しっかりした軸を持ち続けることが非常に重要です。でも一番大切なのは、自分以外の人に目を向け、彼らの役立つために自分の夢を実現しているのだと信じ続けることではないでしょうか。

ダニエル:ひとつだけの夢が実現されるためには、他人に目を向けることが必要だということですか?

内田百音:日本語にすると、あなたの言う「唯一無二の夢」というのは「天命」とほぼ同じ意味だと思います。天命というのは神の意志、という意味です。神の意思は私たちを導きはすれど、他の人たちを傷つけるようなことは決して要求しないと思うのです。

 

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