LE BOIS FRAPPE LE BOL

Le bois frappe le bol.
Le bol frappe le coeur.
Une vibration traverse mes os.
Elle emporte dans ses tourbillons des fragments de mon histoire.
Elle se cogne à la nuit qui encombre encore nos têtes.

Le bois frappe le bol.
Le son est différent. La main est toujours différente.
La vibration étend ses ailes, je tente de la suivre mais déjà je n’entends plus rien.
Quatre fois. Le bol chante et son chant fait trembler les ombres qui nous entourent.
Claquement des bois.

Alors zazen.

Je me tiens assis au bord du vide, sensation rapide, avant que tout ne s’agite. Nous sommes cinq. Comme toujours je me sens fragile au milieu des autres. Les autres sont des rocs au milieu de la tempête et rien ne semble les ébranler. La tempête nous punit, il est interdit de s’asseoir, il n’est pas permis de ne plus rien vouloir, nous voilà trempés de pluies, nos corps sont secoués par des bourrasques de vent.
Mais les autres ne bougent pas.
Ils sont de marbre.
Je  ne peux pas les voir mais je les devine admirables. Et puis la tempête se calme. Je sais déjà que ça ne durera guère. J’en profite pour me redresser de l’intérieur. Au passage je me rends compte que j’habite à l’intérieur d’une coquille. Mais revoilà la tempête.

Alors zazen.

 

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